Plusieurs voix d’étudiants exigeant le changement peuvent mettre la pression nécessaire pour faire progresser des idées nouvelles et radicales à travers la bureaucratie institutionnelle d’une université.

Photo by Li-An Lim on Unsplash

Par : Ashley Byrne

Lors du récent événement Together|Ensemble 2022, la conférence nationale consacrée au suivi des progrès des objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies, les participants, dont moi-même, ont applaudi les progrès des universités canadiennes en matière d’ODD. Après tout, il n’est pas difficile de faire l’éloge du secteur canadien de l’enseignement supérieur lorsque l’ODD 4, une éducation de qualité, est le seul des 17 ODD qui a été désigné comme « atteint » par le Canada.

Cependant, il serait peut-être plus approprié de retenir nos applaudissements pour le monde universitaire jusqu’à la fin du spectacle, soit 2030 et au-delà. En effet, les universités ont la responsabilité et la capacité de contribuer à la réalisation de l’ensemble des 17 ODD. Pourtant, le Canada n’est pas en voie de réaliser la plupart d’entre eux d’ici l’année cible de 2030.

En tant que doctorante qui étudie le rôle des pratiques de gouvernance universitaire, telles que la planification stratégique institutionnelle, dans la transition vers des universités durables, j’ai été ravie de voir l’espace accordé au système d’enseignement supérieur lors de l’événement Together|Ensemble 2022. Tout au long de cet événement de trois jours, les panélistes ont souligné l’accessibilité des collèges et des universités au Canada, la nécessité de tirer parti de cette accessibilité pour atteindre les ODD, l’importance du développement des compétences des étudiants et de la recherche en matière de durabilité, l’utilité du suivi des indicateurs de durabilité, et plus encore — avec de nombreuses universités représentées déjà bien classées dans les évaluations de durabilité comme STARS et THE Impact Rankings.

Mais tous ces progrès dans les universités canadiennes sont-ils suffisants?

Les jeunes d’aujourd’hui qui se battent pour le climat savent que pour éviter des dommages catastrophiques à notre planète et à la vie sur celle-ci, des mesures drastiques doivent être prises dès maintenant pour assurer la transition vers une société fondée sur le développement durable. Le changement de paradigme nécessaire pour faciliter ces actions drastiques au niveau universitaire exige un soutien sans faille et une réponse rapide de tous les niveaux de gouvernance de ces institutions.

Pourtant, la bureaucratie et les systèmes peu structurés ralentissent tout changement. Des études ont démontré que même les agents de changement les plus motivés en matière de durabilité peuvent se heurter à des obstacles bureaucratiques écrasants pour faire passer des idées transformationnelles.

Pourtant, comme l’ont souligné lors de la conférence des étudiants activistes comme Anjali Mishra de ReImagine17, les étudiants ont la capacité d’influencer les décisions des universités. Les jeunes sont aussi incroyablement ingénieux et motivés pour agir en faveur des ODD, comme nous l’avons constaté avec les lauréats des prix ODD Jeunesse du Canada.

Si votre université propose des processus participatifs pour leur prise de décision, ou si votre campus dispose d’un pôle du programme des étudiants sur les ODD ou d’une autre association liée au développement durable, je vous encourage vivement à vous impliquer.

Plusieurs voix d’étudiants exigeant le changement peuvent mettre la pression nécessaire pour faire progresser des idées nouvelles et radicales à travers la bureaucratie institutionnelle d’une université.

L’une des observations de la conférence Together Ensemble qui m’a le plus marquée est que de nombreuses universités parlent désormais le même langage en utilisant les ODD comme cadre d’orientation. Cela permet à la fois de promouvoir la collaboration interinstitutionnelle et d’améliorer la comparabilité de référenciation. En outre, l’utilisation des ODD comme cadre signifie que les universités s’obligent désormais à s’attaquer aux angles morts antérieurs, qui peuvent être identifiés en cartographiant leurs activités actuelles par rapport aux ODD.

Je suis optimiste quant à la possibilité de réaliser le plein potentiel des universités canadiennes pour guider le Canada vers la réalisation de l’Agenda 2030, pourvu que l’ODD 17, Partenariats pour la réalisation des objectifs, soit partagé. À ce moment-là, j’espère que nous pourrons tous applaudir, ensemble.


A propos de l’auteur

Ashley Byrne est la coordonnatrice du programme des ODD pour les jeunes étudiants de SDSN à l’Université Laval où elle termine un doctorat en administration et politique de l’éducation avec une spécialisation sur la gouvernance de la durabilité dans l’enseignement supérieur.