Dans l’ensemble, comment décririez-vous votre expérience au FPHN des Nations Unies, en juillet dernier, en tant que représentant de la société civile et membre de la délégation officielle du Canada?
J’étais très honoré de représenter le mouvement des fondations communautaires à cette rencontre de leaders internationaux. Ce fut une expérience mémorable. Nous (Fondations communautaires du Canada) étions l’un des quelques acteurs non gouvernementaux de la délégation, et nous avons eu l’occasion de rencontrer divers leaders canadiens et étrangers, notamment le secrétaire parlementaire Adam Vaughan et le ministre Duclos qui a présenté l’Examen national volontaire du Canada. Nous avons également échangé avec des élus municipaux, dont les maires de Montréal et de Kitchener Waterloo qui étaient tous deux au courant du rôle des fondations communautaires en ce qui a trait aux Objectifs de développement durable (ODD), et qui s’y intéressaient.
J’ai été impressionné, entre autres, par l’image du Canada sur la scène internationale. À en juger par les conversations que nous avons eues, beaucoup de gens voient le Canada comme une force motrice positive dans le monde d’aujourd’hui. Cela démontre l’opinion favorable à l’endroit du Canada, et que nous avons une certaine influence qui peut nous aider à générer de réels changements.
Quelle est l’importance de l’engagement de la société civile relativement aux ODD? Quel genre de rôle les fondations communautaires peuvent-elles jouer?
Selon moi, c’est là que l’Objectif 17 [Partenariats pour la réalisation des objectifs] est d’une importance cruciale : nous considérons les partenariats et la collaboration comme la pièce maîtresse qui permettra d’obtenir de grands progrès concernant les ODD. Un grand nombre de ces objectifs sont interreliés. Pour les mettre en œuvre, il faut un solide réseau de partenaires qui transcendent les frontières, qu’elles soient géographiques ou non.
Le mouvement des fondations communautaires, au Canada et à travers le monde, a déjà en place ces réseaux. Nous avons d’énormes capacités de canaliser le capital social et financier, les connaissances, les ressources, et d’améliorer la gouvernance. Nos fondations sont actives dans les collectivités locales, mais elles font aussi partie de réseaux régionaux, provinciaux, nationaux et internationaux. Nous avons un potentiel extraordinaire, il suffit de l’utiliser.
Vous avez parlé avec de jeunes délégués lors du FPHN; qu’avez-vous retiré de ces échanges?
Les délégués que j’ai rencontrés provenaient surtout de la Colombie-Britannique, et étaient en contact avec le BC Council for International Cooperation. Ils avaient tous profité de leur temps personnel et payaient eux-mêmes leurs dépenses, et ils étaient profondément engagés et enthousiastes. Pour eux, l’égalité des sexes (au Canada et à l’étranger) et les changements climatiques constituaient peut-être les deux enjeux majeurs, mais ils parlaient aussi beaucoup de l’importance de bâtir de bonnes relations entre Autochtones et non-Autochtones au Canada. J’étais épaté de voir à quel point ils connaissaient les enjeux mondiaux et comprenaient le grand impact que les grands forums internationaux peuvent avoir sur les collectivités canadiennes locales.
Une des choses que j’ai le plus admirées chez ce groupe de jeunes, c’est à quel point ils étaient tournés vers l’avenir. Ils étaient certainement frustrés de voir les façons de faire actuelles à bien des égards, et ils désiraient vivement explorer d’autres structures et entités où ils pourraient vivre leur passion ou leur idéal. Ils cherchent des moyens de créer un avenir meilleur. C’est inspirant.
Pouvez-vous nous mentionner quelques-uns des thèmes récurrents tout au long de cette semaine, spécifiquement en matière d’ODD dans le contexte canadien? À quoi devrions-nous prêter attention en continuant de travailler à la mise en œuvre des objectifs au pays et à l’étranger?
Les trois grandes priorités de notre gouvernement étaient l’égalité des sexes, la réconciliation et les changements climatiques. Cela étant dit, la diversité et l’inclusion étaient étroitement associées à ces trois thèmes. Par exemple, le secrétaire parlementaire Adam Vaughan a précisé que, en participant aux discussions sur les ODD, la société civile doit elle aussi refléter la diversité du Canada.
On prend davantage conscience de la fragmentation sociale au Canada — un fossé qui devient plus évident lorsqu’on considère le Canada selon une double perspective rurale et urbaine. De plus en plus de gens déménagent en ville, aussi il faut investir davantage en milieu urbain, ce qui élargit encore plus le fossé social. Le Canada, c’est bien plus que ses centres urbains; nous ne pouvons pas mettre de côté le reste du pays. Nous devons nous assurer que les environnements ruraux et urbains sont des endroits où il fait bon vivre, travailler et jouer.
Ultimement, la participation au FPHN m’a conforté dans l’idée que nous devons tous nous impliquer pour les ODD. C’est encourageant de voir qu’ils ont été rapidement adoptés dans notre mouvement, si bien que nous jouons un rôle de chef de file, notamment à Victoria et à Montréal. Je pense qu’il est temps de nous mettre à la tâche pour la concrétisation des ODD à l’échelle locale, de l’Atlantique au Pacifique à l’Arctique, afin de produire un impact collectif au Canada et dans le monde.