Par Nicole Howes—

 

Les microplastiques sont un sujet de conversation émergent, mais que sont-ils vraiment et qu’advient-il d’eux dans l’océan ?

 

Les microplastiques peuvent être classés en microplastiques primaires ou secondaires. Les microplastiques primaires sont produits à des fins commerciales, comme les gels douche et les exfoliants, tandis que les microplastiques secondaires sont le résultat de la décomposition en particules plus petites de matières plastiques plus volumineuses, comme les bouteilles d’eau. Les microplastiques sont définis comme des particules de plastique inférieures à 5 mm, provenant à la fois de ces sources primaires et secondaires. Si la plupart d’entre nous ne rejettent pas activement de plastique dans l’océan, les microplastiques pénètrent dans presque toutes les masses d’eau par le biais des eaux de ruissellement, des machines à laver et de bien d’autres moyens.

 

L’image d’une tortue de mer prise dans de grands filets de pêche en plastique peut être la première chose qui vient à l’esprit lorsque l’on parle de la pollution des océans par les plastiques. Toutefois, à plus petite échelle, les microplastiques sont sans doute plus nocifs pour les écosystèmes océaniques, car on a constaté qu’ils avaient des effets négatifs à plusieurs niveaux de la chaîne alimentaire marine, du phytoplancton aux poissons.

 

Des études montrent que l’exposition à de fortes concentrations de microplastiques affecte les niveaux de photosynthèse du phytoplancton et l’absorption des nutriments par le zooplancton. Bien que nous ne mangions pas directement le phytoplancton, il se trouve à la base de la chaîne alimentaire des océans et fournit de la nourriture au zooplancton, qui est à son tour consommé par les poissons. Ils sont également essentiels en raison de leurs capacités photosynthétiques qui fournissent de l’oxygène à l’environnement et agissent comme des pompes à carbone, en stockant le carbone dans leur corps. Le zooplancton est essentiel dans la chaîne alimentaire des organismes marins et une perturbation de cette chaîne alimentaire océanique par les microplastiques aurait un impact critique sur tous les prédateurs susmentionnés que nous consommons.

 

Outre la diminution possible de leurs proies, les grands poissons sont également sensibles aux effets néfastes de la bioaccumulation des microplastiques qui sont absorbés par les petits poissons et le plancton. Les microplastiques finissent ensuite dans notre propre corps lorsque nous consommons du poisson, créant ainsi un cercle complet de pollution plastique.

 

Cependant, tout espoir n’est pas perdu, car les recherches se multiplient sur la capacité des microbes à dégrader les microplastiques. Les microbes se sont adaptés et ont trouvé des moyens d’utiliser le plastique comme source de carbone pour produire de l’énergie, car le plastique est devenu très présent dans notre vie quotidienne et se retrouve dans les décharges et les océans. Les décharges et les eaux usées ont tendance à être très diversifiées, avec une abondance de nutriments et de minéraux disponibles. Cependant, la dégradation du plastique dans les océans se heurte à des températures plus basses et à une faible biomasse microbienne qui empêchent l’élimination rapide du plastique.

 

Actuellement, je fais partie de ceux qui étudient la capacité des microbes marins à dégrader les microplastiques à l’aide de techniques biochimiques. La capacité à suivre avec précision le carbone contenu dans les microplastiques tels que le polyéthylène dans les microbes qui les dégradent constitue une lacune importante dans les connaissances. Connaître les protéines responsables de la dégradation et essayer d’optimiser le métabolisme du plastique est un excellent moyen d’aider à éliminer l’abondance de microplastiques dans nos océans.   

 

Cela souligne la nécessité de l’objectif de développement durable n° 14 des Nations unies, qui appelle les nations à « conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines », car de nombreux facteurs tels que la pollution plastique, la surpêche et le réchauffement des océans ont créé une situation d’urgence pour les océans. La santé de notre plus grand écosystème se dégrade rapidement et nous devons agir maintenant pour le protéger.

 

Il existe également des moyens de réduire notre propre contribution aux microplastiques, notamment en utilisant des tupperwares en verre plutôt qu’en plastique, en portant des vêtements en fibres naturelles et en utilisant des sacs à provisions réutilisables. EcoWatch propose d’excellents conseils pour réduire la quantité de plastique que nous utilisons dans notre vie quotidienne. Parmi les autres exemples, citons l’abandon des produits nettoyants contenant des microbilles et le remplacement des sachets de thé par des feuilles en vrac ou des sachets de thé en papier. Même si nous continuerons presque tous à utiliser du plastique, le simple fait de réutiliser des bouteilles d’eau ou des tupperwares fait la différence.

 

Une autre suggestion des Nations unies pour lutter contre la pollution plastique est de participer à des opérations communautaires de nettoyage des océans, ce qui permet à la fois de renforcer l’engagement de la communauté dans la création d’un océan plus propre et de voir visiblement comment presque tous les objets en plastique peuvent finir dans l’océan. Ainsi, les microplastiques produits par nos déchets plastiques ont un impact nocif important, mais nous avons le pouvoir de sauver nos océans !