Grâce au militantisme de Bison Belong, le roi des grandes plaines canadiennes est de retour au parc national de Banff

Bison Belong. Photo by Photo: Karsten Heuer / © Parks Canada

Alors que le Canada célèbre son 150e anniversaire, s’attarder au passé permet d’initier des moyens de réparer les erreurs du passé. C’est tout à fait l’esprit qui anime Bison Belong, une initiative de l’Eleanor Luxton Historical Foundation, qui milite, depuis 2009, pour la réintroduction des bisons au parc national de Banff.

«Le bison nous offre une fenêtre à la fois sur notre écologie et notre histoire», explique Marie-Eve Marchand, coordonnatrice de Bison Belong, qui ajoute que l’abattage de masse des populations de bisons, il y a quelques 140 années, était un moyen d’affamer les Premières Nations et de les pousser à habiter sur des réserves.

Comme si ceci n’était pas assez dévastateur, la disparition du bison dans la région entraîna également la disparition d’un rouage-clé de l’écosystème local. Historiquement, explique Marchand, les oiseaux des prairies utilisaient la laine perdue par les bisons pour bâtir des nids plus chauds. «Les matins de printemps sont très froids à Banff, alors cette laine améliorait les chances de survie des oiseaux». De plus, la taille des excréments de bisons en faisait des abris de choix pour des milliers d’insectes qui, eux-mêmes, servaient de nourriture à de nombreux oiseaux migrateurs.

En février dernier, Parcs Canada a exaucé les souhaits de Bison Belong en relocalisant seize bisons du parc national Elk Island, en Alberta. Dix de ceux-ci étant des femelles enceintes, nous avons vu, en avril dernier, le premier petit bison à naître à Banff depuis que l’espèce en est disparue. Une bourse du Fonds communautaire pour le 150e du Canada a aidé Bison Belong a souligner le retour du bison à Banff à l’aide d’une série de célébrations et d’un événement éducatif, tenu au Buffalo Nations Museum de Banff, duquel quelques 300 étudiants de quatrième année ont bénéficié.

«L’histoire du parc national Banff fait partie de l’histoire du Canada», conclut Marchand. «D’avoir pu édifier cet acte de réconciliation dans un lieu de colonialisme nous aidera à aller de l’avant ensemble.»


Photo : Karsten Heuer / © Parks Canada